Vertiges et anxiété : quand le stress fait tourner la tête

Vous sentez que tout vacille autour de vous ? Comme une impression de tangage, voire de léger flottement ? Et si ce n’était pas un problème d’oreille interne, mais tout simplement… le stress ? Oui, l’anxiété, surtout quand elle s’installe ou explose, peut provoquer des vertiges. Mais comment expliquer ce lien corps-esprit ? Et surtout, comment distinguer un vertige d’origine émotionnelle d’un vertige plus organique ?

Quand l’anxiété prend (littéralement) le dessus

Avant d’entrer dans le vif du sujet, remettons les bases. L’anxiété, ce n’est pas forcément pathologique. C’est une réaction normale du corps face à une situation perçue comme menaçante. Un système d’alerte archaïque, qui nous prépare à fuir ou à agir.

Mais lorsque cette alarme interne se déclenche sans véritable danger, ou qu’elle s’installe dans la durée, elle finit par épuiser l’organisme. Et là, les signaux se multiplient.

Les quatre grands types de symptômes anxieux

L’anxiété peut se lire (et se vivre) à travers différents plans :

• Physique : palpitations, oppression thoracique, essoufflement, troubles digestifs, mais aussi vertiges, flou visuel, fourmillements…
• Émotionnel : pensées envahissantes, inquiétude chronique, irritabilité, hypersensibilité.
• Comportemental : évitement, agitation, rituels compulsifs pour tenter de reprendre le contrôle.
• Cognitif : ruminations, scénarios catastrophes, baisse de concentration, trous de mémoire.

Et ce cocktail explosif peut suffire à dérégler notre équilibre.
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Le cerveau, l’oreille interne et le chaos intérieur

Comment une émotion peut-elle donner le tournis ? Pour comprendre, il faut jeter un œil du côté du système vestibulaire, ce chef d’orchestre silencieux de notre équilibre, logé dans l’oreille interne. Il interagit avec notre vision, notre posture et notre cerveau pour nous ancrer dans l’espace.

Problème : en cas de stress intense, tout ce petit monde se dérègle. Le corps se met en mode alerte, le cortisol grimpe en flèche, la respiration s’accélère (hyperventilation), les muscles se tendent — surtout au niveau du cou et des épaules. Résultat ? Le cerveau est désorienté, et la sensation de vertige ou d’instabilité peut apparaître.

Mais comment savoir si mes vertiges sont dus au stress ?

Voilà une question cruciale. Parce que tous les vertiges ne sont pas psychogènes, et il serait dangereux de tout mettre sur le compte de l’anxiété.

Quelques indices permettent toutefois d’y voir plus clair :

• Les vertiges apparaissent dans des situations stressantes, et s’apaisent au repos ou dans des moments de calme.
• Il ne s’agit pas d’une sensation de « rotation » comme dans les vertiges vestibulaires, mais plutôt d’instabilité, de tête vide ou de sol qui « flotte » sous les pieds.
• Ces sensations sont accompagnées d’autres signes de stress : cœur qui s’emballe, tension musculaire, respiration courte, fourmillements.

En revanche, si les vertiges sont fréquents, intenses, ou associés à d’autres symptômes sérieux (perte de connaissance, troubles visuels persistants, douleurs thoraciques…), il faut consulter sans tarder.

Tension artérielle et vertiges : un autre facteur à surveiller

On y pense moins souvent, mais la pression artérielle joue aussi un rôle. Une baisse soudaine ou une montée trop brutale peut compromettre l’irrigation du cerveau, entraînant ce fameux sentiment de vacillement. Et devinez quoi ? Le stress agit aussi sur la tension, comme un chef d’orchestre qui s’emballe.

Que faire pour calmer ces vertiges liés à l’anxiété ?

Spoiler : il n’existe pas de remède miracle à prendre en une fois. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir en amont. Le secret, c’est de travailler sur l’anxiété elle-même. Voici quelques pistes à creuser :

• Méditation en pleine conscience : apprendre à revenir au moment présent, sans jugement.
• Exercices de respiration : cohérence cardiaque, respiration abdominale pour calmer le système nerveux.
• Activité physique régulière : marche, yoga, natation… tout ce qui fait bouger le corps et libère les tensions.
• Thérapies cognitives et comportementales (TCC) : pour reprogrammer le cerveau face aux pensées anxieuses.
• Amélioration du sommeil : car un bon repos, c’est la base d’un système nerveux équilibré.

En résumé ?

Oui, l’anxiété peut faire tourner la tête — au sens propre comme au figuré. Mais en comprenant les mécanismes à l’œuvre, en reconnaissant les signes, et surtout, en prenant soin de soi, il est tout à fait possible de sortir du cercle vertigineux dans lequel le stress peut nous enfermer.

Et parfois, juste prendre le temps de respirer un bon coup, c’est déjà un pas vers l’équilibre.